Il y a un peu plus de 2 ans et demi, je racontais l’histoire
de la première plongée sur l’Amandine enfin trouvée. Depuis, l’épave n’avait
plus reçu notre visite. Un matin en ce début du mois de mars, alors que les
conditions météo étaient idéales, Sylvain a eu envie de retourner sur le site.
Nous voilà donc partis sur la mer d’un beau bleu et très calme.
Au milieu de nulle part, la gueuse est jetée. Le fond
sablo-vaseux est uniformément plat et la visi est inconnue. Nous avons donc le
risque de nous retrouver dans la touille comme la dernière fois. La descente
commence et, 35 m plus bas, nous sommes sur le fond. La visi est correcte malgré
la faible luminosité. Pas de trace de l’épave… Après quelques instants de
recherche, une belle vérétille signale une extrémité de l’épave.
La situation a bien changé. L’épave s’est considérablement
envasée. Il ne semble plus émerger qu’une longueur de coque sur le côté.
Dans leur majorité, les cavités qui abritaient les congres
et les tacauds sont sous la vase. Les nombreux filets qui servaient de support
aux belles comatules colorées également.
Même les ascidies blanches ont disparu. Les spirographes
sont encore là, en gros bouquets.
De même, les éponges qui étaient sur les parties les plus
extérieures sont toujours visibles.
Quant aux tacauds, ils sont encore présents. Mais au lieu de
rester cachés sous les structures, ils tournent en banc autour de nous.
François, l’œil toujours attiré par les petites bêtes,
m’indique un beau pagure se promenant sur l’édifice.
Des petits coquillages en grande quantité sont amassés
partout contre les planches. A l’autre extrémité des vestiges, une chaine part
en ligne bien droite. Nous la suivons mais elle s’enfonce dans le substrat
avant que nous ayons pu trouver l’ancre.
A proximité se dresse une belle pennatule.
La plongée sur les fonds sablo-vaseux est particulière. Il
est possible que bon nombre de plongeurs la dénigrent, pensant que l’absence de
roche et de relief est synonyme d’absence d’intérêt. Pourtant, il y a une foule
de choses à observer dans cet environnement lunaire. Et ce n’est pas mon binôme
du jour qui dira le contraire !
Quant à l’Amandine, l’évolution est peut-être transitoire
selon les mouvements du substrat au gré des courants et de l’agitation. Il
faudra retourner régulièrement pour suivre l’évolution. Au pire, si elle
disparaît entièrement, elle sera préservée de la dégradation et constituera un
site archéologique quand la Méditerranée se sera fermée et que ses eaux se
seront évaporées. C’est pas pour demain, après demain peut-être…
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