samedi 21 novembre 2015

Epave mystérieuse…

Article initialement paru en septembre 2007


La houle s’est levée avec le vent. Nous avons passé le cap Béar en direction du sud. Nous allons chercher le Roland-Isabelle, chalutier de 23 m coulé il y a 10 ans sur un fond de 40 m pour protéger la réserve marine de chalutages illégaux. Nous avons des amers et des coordonnées GPS. Première recherche au sondeur avec les amers… Rien. 2e recherche en confrontant les amers aux coordonnées GPS… Rien… Soudain, à l’écart des points, le sondeur indique un relief sur le fond. Il y a quelque chose… Mais quoi ? L’épave que nous cherchons ou autre chose ? Nouveau passage, largage de la gueuse… Nous descendons. L’eau se charge en particules et lorsque nous arrivons à la gueuse, enfouie dans la vase à 42 m, c’est la purée de pois. Juste en face de nous, une forme sombre, indistincte, se dessine.


Une structure parallélépipédique avec un trou circulaire se trouve posée sur le fond contre ce qui pourrait être un reste de côté de carène. La visibilité très réduite empêche toute vue suffisamment large pour se représenter ce qu’est tout cela. Des restes de filets et de cordages sont accrochés sur ces fragments, tiges métalliques et morceaux de bois.


Nous longeons ce qui a dû être le côté bâbord, si j’en juge par la courbure, se redressant jusqu’à s’arrêter net à l’étrave (?). Ce côté est une sorte de quadrillage où seuls des montants et membrures demeurent, tressant un canevas troué.


En de nombreux endroits, cet entrelacs pourrissant est très encroûté et colonisé par de la faune fixée.


Mais ces débris d’épave délabrée ne sont pas inhabités : de nombreuses langoustes, parfois seules, parfois groupées par 2 ou 3, jalonnent notre exploration au milieu des habituels anthias.



Le temps écoulé et la purée de pois nous empêchent de poursuivre la visite de l’autre côté de notre point de départ. Alors, est-ce le Roland-Isabelle dans un état aussi délabré en 10 ans, portant les restes de filets signant une activité illégale, à l’écart du point indiqué par les amers et de celui donné par le GPS ? Ou est-ce une épave un peu plus ancienne, mais alors laquelle ?

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