Article initialement paru en octobre 2008
Nous sommes au-dessus de la plaie béante. Le bateau a sombré d’un seul tenant, malgré l’énorme brèche provoquée par l’explosion. Aujourd’hui, il ne sera pas nécessaire de chercher le filin tendu entre le côté tribord avant du château et le pont avant, l’épave se dévoile progressivement devant nous. C’est une bonne occasion d’enregistrer visuellement des parties que nous ne voyons habituellement que par fragments.
Nous sommes au-dessus de la plaie béante. Le bateau a sombré d’un seul tenant, malgré l’énorme brèche provoquée par l’explosion. Aujourd’hui, il ne sera pas nécessaire de chercher le filin tendu entre le côté tribord avant du château et le pont avant, l’épave se dévoile progressivement devant nous. C’est une bonne occasion d’enregistrer visuellement des parties que nous ne voyons habituellement que par fragments.
Il me semble que la paroi qui faisait face à la cale avant
est tombée d’un étage et s’est posée contre cette cale.
Côté tribord, l’échelle permettant la descente sur le pont
avant gît couchée proche des bittes d’amarrage. Le filin, utile par visi très
réduite, y conduit.
A l’intérieur de cette cale, l’échelle pour y descendre est
toujours bien fixée, elle. Nous n’irons pas remuer la vase au fond.
Devant nous, une palanquée a pris la direction de la proue.
Nous la suivons, longeant ainsi les cales dont il ne
subsiste de la couverture que des poutrelles métalliques.
A mi-chemin de la proue, les restes d’un mât de charge
abattu et des manches à air brisent le rythme des poutrelles. De part et
d’autre sont figés de gros treuils pareils à ceux du pont arrière. Un filet
recouvre l’ensemble comme une grande moustiquaire dont ne semblent pas
s’inquiéter les nombreux anthias.
Plus loin, toujours côté bâbord, se trouve la seule des
mitrailleuses du Saumur encore dressée
sur sa tourelle.
Grâce aux bons soins des plongeurs, elle tourne encore sur
son axe.
Encore quelques mètres plus en avant et nous sommes à la
proue. Les chaînes maintiennent encore les ancres à poste dans les écubiers.
Elles sont inutiles, depuis 64 ans le Saumur a définitivement mouillé. Là où s’est arrêtée sa vie de navire a
commencé une histoire d’épave.
Après des dizaines d’immersions sur le Saumur, une promenade
comme celle-ci apporte une autre vision de ce terrain d’aventure dont on n’a
finalement jamais totalement fait le tour, bien que le périmètre soit limité
(99 m de long quand même). Etrange sensation de découvrir encore des parties de
cet espace de jeu où l’on pourrait pourtant déambuler avec ses collègues de
palanquée à la manière d’un guide touristique. « A votre droite la
baignoire, devant vous un bossoir écroulé, à votre gauche les restes de
balustrade surplombant le pont arrière et si vous vous retournez, vous
apercevrez le seul bossoir encore en place. Nous allons à présent descendre
dans la salle des machines. Restez groupés. Le ménage n’a pas été fait depuis
le naufrage, attention à la tête et aux robinetteries… »
Il me suffit de fermer les yeux…
Feels like home
I should have known
From my first breath…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire