lundi 23 novembre 2015

Le Bazan

Article initialement paru en 2007


Je renseignais la carte des sites de plongée quand je me suis souvenu d’un lieu que je n’ai pas visité cette année : l’épave du Bazan.
Quelle histoire que celle des derniers jours de ce voilier à vapeur en fer de 60 m ! On y trouve du commerce avec l’Afrique, la première guerre mondiale et les sautes d’humeurs aussi violentes qu’imprévisibles de la Méditerranée. Tout s’arrête le soir du 21 décembre 1917, au pied du phare du cap Béar, non loin des éboulis.
Il ne reste pas grand-chose du Bazan et la plongée n’est pas véritablement une plongée sur épave telle que l’on peut la faire sur les autres vestiges du secteur. Il est désormais impossible de s’imaginer ce qu’était le navire, la mer, battant le bateau sur les roches, ayant complètement désagrégé les structures au fil des décennies. Mais les traces sont là, à peine à quelques mètres de fond.
Des membrures, en partie recouvertes par les graviers, s’étalent par morceaux sur quelques dizaines de mètres.



Des débris jonchent le fond, avec parfois des pièces auxquelles je ne sais pas attribuer de fonction.



Par endroits, les tôles sont dressées, plantées dans le sol, fusionnées avec le substrat.


Et, dans une faille, des restes d’un arbre et d’un gros vilebrequin, reliquat symbolique aujourd’hui de cette fortune de mer.




Bien entendu, ces quelques vestiges sont habités et il ne faudrait pas oublier d’observer les hôtes de ces lieux, des plus classiques et voyants comme les astéries rouges, aux plus petits et craintifs comme cet Inachus.



Et puis, au détour d’une roche, s’arrêter un instant pour regarder une aplysie nager et se poser…


Déambuler au milieu de ces fragments d’histoire tout contre la falaise dans peu d’eau implique de supporter le battement des vagues et d’accepter une visi pas forcément très bonne les jours de mer un peu agitée.


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