Je renseignais la carte des sites
de plongée quand je me suis souvenu d’un lieu que je n’ai pas visité cette
année : l’épave du Bazan.
Quelle histoire que celle des
derniers jours de ce voilier à vapeur en fer de 60 m ! On y trouve du
commerce avec l’Afrique, la première guerre mondiale et les sautes d’humeurs
aussi violentes qu’imprévisibles de la Méditerranée. Tout s’arrête le soir du
21 décembre 1917, au pied du phare du cap Béar, non loin des éboulis.
Il ne reste pas grand-chose du Bazan et la plongée n’est pas véritablement une plongée
sur épave telle que l’on peut la faire sur les autres vestiges du secteur. Il
est désormais impossible de s’imaginer ce qu’était le navire, la mer, battant
le bateau sur les roches, ayant complètement désagrégé les structures au fil
des décennies. Mais les traces sont là, à peine à quelques mètres de fond.
Des membrures, en partie
recouvertes par les graviers, s’étalent par morceaux sur quelques dizaines de
mètres.
Des débris jonchent le fond, avec
parfois des pièces auxquelles je ne sais pas attribuer de fonction.
Par endroits, les tôles sont
dressées, plantées dans le sol, fusionnées avec le substrat.
Et, dans une faille, des restes
d’un arbre et d’un gros vilebrequin, reliquat symbolique aujourd’hui de cette
fortune de mer.
Bien entendu, ces quelques
vestiges sont habités et il ne faudrait pas oublier d’observer les hôtes de ces
lieux, des plus classiques et voyants comme les astéries rouges, aux plus petits
et craintifs comme cet Inachus.
Et puis, au détour d’une roche,
s’arrêter un instant pour regarder une aplysie nager et se poser…
Déambuler au milieu de ces
fragments d’histoire tout contre la falaise dans peu d’eau implique de
supporter le battement des vagues et d’accepter une visi pas forcément très
bonne les jours de mer un peu agitée.
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