mardi 24 novembre 2015

Coup de projecteur sur des petits vestiges

Article initialement paru en mars 2014

L’Alice Robert transformé en SG11 a été chargé de tourelles et de canons. A l’époque, ça n’était pas pour faire beau. Depuis que l’épave est visitée, ça a changé : le monumental est devenu de la déco qu’on observe, un peu comme les sculptures d’un lieu d’exposition. Autour des plus gros, il y a des petits ou, plutôt, des restes de petits : toute une série de mitrailleuses de 20 mm dont il ne subsiste aujourd’hui quasiment plus que les supports. Rapide coup de projecteur sur ces vestiges.
C’est encore un jour où la lumière peine à parvenir au fond. Le double canon de 37 mm sur sa tourelle est assez gros et surélevé pour ressortir en contre-jour.


Au bord de la cassure, le gros canon de 105 mm pointant vers la surface attire les anthias. C’est intrigant de voir ces poissons localisés plus spécialement autour du haut du canon, plus fin et sans recoin, que de la base et de son bouclier.



D’une manière générale, les anthias semblent aimer les canons.



Entre ces importantes structures, le long des bords, le navire était équipé d’une vingtaine de mitrailleuses de 20 mm pour la défense antiaérienne. Ces armes étaient encore en place au début des années 60 et certaines d’entre elles encore à la fin des années 90. Actuellement, il n’en subsiste pratiquement plus. L’acier en milieu marin à une tendance à l’évaporation… Vers la surface…
Des Flakvierlings (4 mitrailleuses de 20 mm montées ensemble), il n’y a plus que les bases des petites tourelles sur le pont avant et les supports des canons à l’arrière du château. Pas facile d’identifier ces objets en partie détruits et recouverts de filets.



Les mitrailleuses simples étaient fixées sur des embases ayant une fourche. C’est tout ce qui est visible à présent. Il y en a tout le long du navire. Sur le château et la partie avant la cassure, ces embases sont dans des états différents. Certaines sont tombées,


D’autres pas loin de l’être,


D’autres encore emmaillotées


Pour celles qui restent, comme leurs homologues du pont avant, les corynactis colonisent la fourche et la manivelle.


Ces corynactis couvrent d’ailleurs une très grande partie de l’épave, mais pas encore cette pompe de cale.


Nous rejoignons le mât pour remonter comme à notre habitude le long de cette grande flèche de 13 m de haut. Arrivés à la croix, nous y croisons les anthias qui aiment aussi cette position, la plus élevée de l’épave.


Pendant les paliers, pour éviter de penser à mes orteils entrés en hibernation à cause du bain dans cette eau à 12°C, je me repasse les images de la plongée. Les plongeurs vont plus naturellement vers les éléments les plus imposants, vers le mât et les gros canons. C’est naturel. Pourtant, pour appréhender la richesse de ce qu’était ce navire de guerre, il y a ces plus petits vestiges, mutilés et assez dégradés. Ils ne sont pas faciles à décrypter si l’on n’a pas eu auparavant un minimum d’information. En la partageant, elle pourra prendre corps au fond.

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