L’Alice Robert
transformé en SG11 a été chargé
de tourelles et de canons. A l’époque, ça n’était pas pour faire beau. Depuis
que l’épave est visitée, ça a changé : le monumental est devenu de la déco
qu’on observe, un peu comme les sculptures d’un lieu d’exposition. Autour des
plus gros, il y a des petits ou, plutôt, des restes de petits : toute une
série de mitrailleuses de 20 mm dont il ne subsiste aujourd’hui quasiment plus
que les supports. Rapide coup de projecteur sur ces vestiges.
C’est encore un jour où la lumière peine à parvenir au fond.
Le double canon de 37 mm sur sa tourelle est assez gros et surélevé pour
ressortir en contre-jour.
Au bord de la cassure, le gros canon de 105 mm pointant vers
la surface attire les anthias. C’est intrigant de voir ces poissons localisés
plus spécialement autour du haut du canon, plus fin et sans recoin, que de la
base et de son bouclier.
D’une manière générale, les anthias semblent aimer les
canons.
Entre ces importantes structures, le long des bords, le
navire était équipé d’une vingtaine de mitrailleuses de 20 mm pour la défense
antiaérienne. Ces armes étaient encore en place au début des années 60 et certaines
d’entre elles encore à la fin des années 90. Actuellement, il n’en subsiste
pratiquement plus. L’acier en milieu marin à une tendance à l’évaporation… Vers
la surface…
Des Flakvierlings (4
mitrailleuses de 20 mm montées ensemble), il n’y a plus que les bases des
petites tourelles sur le pont avant et les supports des canons à l’arrière du
château. Pas facile d’identifier ces objets en partie détruits et recouverts de
filets.
Les mitrailleuses simples étaient fixées sur des embases
ayant une fourche. C’est tout ce qui est visible à présent. Il y en a tout le
long du navire. Sur le château et la partie avant la cassure, ces embases sont
dans des états différents. Certaines sont tombées,
D’autres pas loin de l’être,
D’autres encore emmaillotées
Pour celles qui restent, comme leurs homologues du pont
avant, les corynactis colonisent la fourche et la manivelle.
Ces corynactis couvrent d’ailleurs une très grande partie de
l’épave, mais pas encore cette pompe de cale.
Nous rejoignons le mât pour remonter comme à notre habitude
le long de cette grande flèche de 13 m de haut. Arrivés à la croix, nous y
croisons les anthias qui aiment aussi cette position, la plus élevée de
l’épave.
Pendant les paliers, pour éviter de penser à mes orteils
entrés en hibernation à cause du bain dans cette eau à 12°C, je me repasse les
images de la plongée. Les plongeurs vont plus naturellement vers les éléments
les plus imposants, vers le mât et les gros canons. C’est naturel. Pourtant,
pour appréhender la richesse de ce qu’était ce navire de guerre, il y a ces
plus petits vestiges, mutilés et assez dégradés. Ils ne sont pas faciles à
décrypter si l’on n’a pas eu auparavant un minimum d’information. En la partageant,
elle pourra prendre corps au fond.
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