jeudi 24 décembre 2015

A la recherche du Mirotres


Article initialement paru en 2014.


Après les fortes pluies, le marin plus que sensible suivi par la tramontane violente, les eaux n’étaient pas très claires en bordure de la côte. Néanmoins, nous nous sommes mis à l’eau à proximité immédiate d’une toute petite plage de la côte rocheuse. L’objectif du jour était de trouver des restes du Mirotres, navire espagnol perdu dans ces eaux en 1920.

Dans quelques mètres, nous sommes ballottés par la houle et la visi est assez réduite, ce qui complique la recherche. Dans cette eau laiteuse, nous tombons littéralement nez à nez avec une murène. L’animal est aussi surpris que nous ! Un peu coincée contre un rocher, la murène fait d’abord face la gueule grande ouverte puis s’éloigne assez rapidement.

 





Nous reprenons les recherches et tout ce que nous trouvons, ce sont des tiges de fer et des blocs de béton.

 





Pas très encourageant ? En fait, si, nous nous attendions à trouver ces types d’objets. Pourquoi ? Parce que le Mirotres était un navire particulier : il était construit en béton armé.

Le Mirotres était un navire à voiles et moteur à essence de 34 m de long sur un peu plus de 7 m de large. Il a été construit en 1918 près de Barcelone. Dès le début de la Première Guerre mondiale, la demande en acier est si forte qu’il faut économiser ce matériau. Le béton armé est une alternative pour la construction navale.

Deux ans après sa sortie des chantiers, par un jour de brouillard, le Mirotres s’échoue sur des écueils au sud de Banyuls. Dans si peu de fond, une épave vieillit mal et après 95 ans de houle et de tempêtes, que peut-il bien rester ? Le béton armé vieillit-il mieux que l’acier ?

Tous ces fers et ces agglomérats de béton arrondis par les frottements tels des galets naturels semblent indiquer une désagrégation complète de l’épave. Plus profond, nous trouvons ce qui devait être un morceau de coque : 3 carrés d’un mètre de côté.

 



La partie centrale est la plus usée. Le béton a été érodé et le maillage métallique est exposé à la corrosion.

 




Voilà une heure que nous déambulons et avec cette visi réduite nous n’avons pas couvert toute la zone. Des effets de la température de l’eau et de la houle commencent à se faire sentir. Il est temps de remonter. Ces maigres résultats sont néanmoins encourageants le Mirotres est bien là, brisé, démantelé. Il faudra revenir lorsque les conditions seront meilleures pour chercher d’autres restes.

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