dimanche 13 décembre 2015

Souvenirs de bleus et de verts en noir et blanc

Article initialement paru en 2009.

Il neige. Sous un ciel gris, le paysage perd ses couleurs pour se couvrir de blanc. C’est l’hiver, encore. La reprise de la saison n’est pas pour tout de suite. Les images de la saison passée sont comme ces photos qu’on ressort de temps en temps pour se repasser des histoires que l’on attend de revivre. L’an dernier, il y a eu beaucoup de visites des épaves…



Le numérique donne des images lumineuses à l’écran. On peut accentuer les couleurs, saturer les teintes, trafiquer à loisir et garder les intermédiaires pour y revenir si on le souhaite. Les images des souvenirs sont aussi biaisées, modifiées et finissent dans un flou qu’on ne peut pas corriger.



Pourquoi dans mon esprit le mot épave est-il associé à quelque chose de vieux, qui a vécu ? J’ai du mal à m’imaginer une jeune épave qui fasse vraiment épave. Une épave, ça se doit d’être vieux, rouillé, un minimum délabré et surtout très en désordre.



L’Alice Robert est devenu un lieu familier. Si familier qu’on ne songe même plus à l’appeler que par son petit nom, le Bananier. Descendre le voir, c’est rendre visite à une vieille connaissance au caractère un peu difficile, voire capricieux.


Le Bananier est une véritable épave qui parfois offre des images floues d’origine, en couleurs mais souvent en camaïeu de bleus et de verts. Le Bananier laisse des images à l’esprit…



On peut le découvrir une première fois, puis apprendre à le connaître en 100 fois, et plus… Avec le temps, des détails s’ajoutent aux repères. Avec le temps, les marques du vieillissement apparaissent : ce qui était une épave déjà épave devient une épave qui vit et vieillit.



L’énorme masse de tôle semble figée, mais cette impression est aussi fausse que la solidité générale des structures traîtresses.
Dans cette immobilité subissant sans défense les assauts d’agresseurs aussi divers que filets, grappins et éléments, il subsiste l’immuabilité des sensations.




Alice Robert, 3 mois déjà que je suis ici et toi là-bas…


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire