Article initialement paru en 2011.
Il y a un peu plus de 2 ans et demi, je racontais
l’histoire de la première plongée sur l’Amandine
enfin trouvée. Depuis, l’épave n’avait plus reçu notre visite. Un matin en ce
début du mois de mars, alors que les conditions météo étaient idéales, Sylvain
a eu envie de retourner sur le site. Nous voilà donc partis sur la mer d’un
beau bleu et très calme.
Au milieu de nulle part, la gueuse est jetée. Le
fond sablo-vaseux est uniformément plat et la visi est inconnue. Nous avons
donc le risque de nous retrouver dans la touille comme la dernière fois. La
descente commence et, 35 m plus bas, nous sommes sur le fond. La visi est
correcte malgré la faible luminosité. Pas de trace de l’épave… Après quelques
instants de recherche, une belle vérétille signale une extrémité de l’épave.
La situation a bien changé. L’épave s’est
considérablement envasée. Il ne semble plus émerger qu’une longueur de coque
sur le côté.
Dans leur majorité, les cavités qui abritaient les
congres et les tacauds sont sous la vase. Les nombreux filets qui servaient de
support aux belles comatules colorées également.
Même les ascidies blanches ont disparu. Les
spirographes sont encore là, en gros bouquets.
De même, les éponges qui étaient sur les parties
les plus extérieures sont toujours visibles.
Quant aux tacauds, ils sont encore présents. Mais
au lieu de rester cachés sous les structures, ils tournent en banc autour de
nous.
François, l’œil toujours attiré par les petites
bêtes, m’indique un beau pagure se promenant sur l’édifice.
Des petits coquillages en grande quantité sont
amassés partout contre les planches. A l’autre extrémité des vestiges, une
chaine part en ligne bien droite. Nous la suivons mais elle s’enfonce dans le
substrat avant que nous ayons pu trouver l’ancre.
A proximité se dresse une belle pennatule.
La plongée sur les fonds sablo-vaseux est
particulière. Il est possible que bon nombre de plongeurs la dénigrent, pensant
que l’absence de roche et de relief est synonyme d’absence d’intérêt. Pourtant,
il y a une foule de choses à observer dans cet environnement lunaire. Et ce
n’est pas mon binôme du jour qui dira le contraire !
Quant à l’Amandine,
l’évolution est peut-être transitoire selon les mouvements du substrat au gré
des courants et de l’agitation. Il faudra retourner régulièrement pour suivre
l’évolution. Au pire, si elle disparaît entièrement, elle sera préservée de la
dégradation et constituera un site archéologique quand la Méditerranée se sera
fermée et que ses eaux se seront évaporées. C’est pas pour demain, après demain
peut-être…
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