Le Saint Lucien mesurait environ 80 m. Comme le Saumur,
l’Astrée et l’Alice Robert, il a été torpillé durant la Seconde Guerre
mondiale. Mais sa position de naufrage, très proche du cap Béar, n’aide pas à
sa préservation face aux assauts du temps, des eaux et des pêcheurs.
En 1998 paraissaient 2 livres qui font référence en matière
de documentation sur l’histoire maritime et la plongée sur les épaves de la
côte Vermeille. J’ai déjà présenté Le Sommeil des Epaves de Patrice
Strazzera. Le second est celui d’Hervé Levano, Les Epaves de la Côte Vermeille.
En plus de raconter l’histoire des navires jusqu’à leur naufrage, ils
fournissent des indications pour les immersions, les itinéraires et les
observations à faire sur ces vestiges. Ces récits de plongée et les photos les
accompagnant datant seulement d’une décennie sont déjà des témoignages
historiques permettant de mesurer l’évolution de l’état des épaves.
Il y a quelques années, la rumeur locale disait le Saint Lucien
tellement écroulé et démantelé que la plongée n’était plus intéressante, voire
très dangereuse. Comme toujours, il faut se méfier de la rumeur et aller se
renseigner à la source…
Le Saint Lucien est posé bien droit sur sa quille sur un
fond de 40 m. Le château s’est effectivement écroulé sur lui-même. La première
vue est celle de tubulures d’aération dressées sur une structure aplatie et
déformée.
En arrivant au niveau de l’épave, on constate que
l’affaissement a été inégal, les tôles étant plus ou moins pliées et tordues en
s’écartant du centre vers les ponts.
Le pont avant s’est affaissé et la coque est comme rabattue
vers l’intérieur. De l’enchevêtrement de tôles du château de ce côté émerge la
baignoire.
Ce jour-là, la visi est bonne au-dessus des ponts. Mais les
cales, grandes ouvertes après l’effondrement des ponts sur eux-mêmes, sont
pleines de brouillard.
La partie la mieux conservée est la poupe, avec toute la
dunette, une partie de ses appareillages et l’ensemble gouvernail-hélice.
Les auteurs des livres que j’ai cités racontaient, il y a 10
ans, soit 55 ans après le naufrage, leurs cheminements à travers les
structures, dans les pièces et les cales. L’épave a beaucoup souffert durant
cette dernière décennie. La poupe, bien que préservée dans ses volumes et son
ensemble, est très fragilisée. Malgré cela, et contrairement aux rumeurs venant
peut-être de plongeurs à l’expérience du site quelque peu réduite, le Saint Lucien
mérite encore véritablement d’être visité.
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