samedi 12 décembre 2015

Session épaves. 3 : le Saint Lucien

Article initialement paru en octobre 2009
 
Le Saint Lucien mesurait environ 80 m. Comme le Saumur, l’Astrée et l’Alice Robert, il a été torpillé durant la Seconde Guerre mondiale. Mais sa position de naufrage, très proche du cap Béar, n’aide pas à sa préservation face aux assauts du temps, des eaux et des pêcheurs.
En 1998 paraissaient 2 livres qui font référence en matière de documentation sur l’histoire maritime et la plongée sur les épaves de la côte Vermeille. J’ai déjà présenté Le Sommeil des Epaves de Patrice Strazzera. Le second est celui d’Hervé Levano, Les Epaves de la Côte Vermeille. En plus de raconter l’histoire des navires jusqu’à leur naufrage, ils fournissent des indications pour les immersions, les itinéraires et les observations à faire sur ces vestiges. Ces récits de plongée et les photos les accompagnant datant seulement d’une décennie sont déjà des témoignages historiques permettant de mesurer l’évolution de l’état des épaves. 
Il y a quelques années, la rumeur locale disait le Saint Lucien tellement écroulé et démantelé que la plongée n’était plus intéressante, voire très dangereuse. Comme toujours, il faut se méfier de la rumeur et aller se renseigner à la source…
Le Saint Lucien est posé bien droit sur sa quille sur un fond de 40 m. Le château s’est effectivement écroulé sur lui-même. La première vue est celle de tubulures d’aération dressées sur une structure aplatie et déformée.


En arrivant au niveau de l’épave, on constate que l’affaissement a été inégal, les tôles étant plus ou moins pliées et tordues en s’écartant du centre vers les ponts.



Le pont avant s’est affaissé et la coque est comme rabattue vers l’intérieur. De l’enchevêtrement de tôles du château de ce côté émerge la baignoire.


Ce jour-là, la visi est bonne au-dessus des ponts. Mais les cales, grandes ouvertes après l’effondrement des ponts sur eux-mêmes, sont pleines de brouillard.


La partie la mieux conservée est la poupe, avec toute la dunette, une partie de ses appareillages et l’ensemble gouvernail-hélice.




Les auteurs des livres que j’ai cités racontaient, il y a 10 ans, soit 55 ans après le naufrage, leurs cheminements à travers les structures, dans les pièces et les cales. L’épave a beaucoup souffert durant cette dernière décennie. La poupe, bien que préservée dans ses volumes et son ensemble, est très fragilisée. Malgré cela, et contrairement aux rumeurs venant peut-être de plongeurs à l’expérience du site quelque peu réduite, le Saint Lucien mérite encore véritablement d’être visité.

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